30/04/2012

Carte Blanche pour un grand magicien...

Vendredi 27 avril, 20h30, l’Echonova.
On entre dans le temple sonore vannetais pour la soirée « carte blanche » du Chapelier fou qui achève une résidence artistique en ces lieux. Nous sommes donc bien impatients de découvrir ce qu’il nous a concocté. En première partie, deux performances interprétés par des artistes venus sur la demande de l’homme aux chapeaux, ce qui attise notre curiosité.

C’est donc dans l’echo-athmosphère intimiste que nous parviennent les premières notes de la guitare de Matt Elliot qui portent une voix profonde, nous rappelant immédiatement le timbre de Leonard Cohen. L’artiste impose un silence d’écoute de par l’intensité de sa musique (guitare, voix, sifflements, mélodica avec bel usage –mais parfois abusif- de boucles et d’effets).
Puis, assez vite, Matt se détache de la « couleur cohen » pour glisse vers un blues lent, basic et mélancolique teinté de psychédélisme. S’il maîtrise et s’approprie le genre avec talent, nous trouvons l’ensemble assez monocorde, trop mélancolique, et plutôt redondant.

Vint ensuite le show de This is the Hello Monster…
Nous n’en dirons pas grand-chose étant donné que l’on est parti à la troisième chanson (comme la moitié de la salle). Mais en trois mots :
80’ mal foutue, sans originalité et sans saveur (gomme à mâcher trop mâchée)
Voix intéressante mais utilisée de manière...commerciale,…Désagréable,... INSUPORTABLE !
Bref, pouvons-nous ici parler d’art ? (même le chapelier ne parviendra pas à faire décoller leur chanson en featuring !)

Heureusement, le magicien à casquette arrive pour nous emporter loin,…très loin.
Face à lui, un laboratoire musical : violon, guitare, synthé, mac (dont il avait caché la pomme), multiples pédales,…
Derrière lui, un décor simple et efficace composé de trois tringles de tissus très tendus (dites-le très vite !) en guise d’écran pour des visues à l’image du CCU (Crasy Chapelier’s Universe), donc complètement barrées !

Des ingrédients communs, des outils sommaires, mais un son bien singulier : celui du chapelier.
Son objectif : nous faire planer, voyager entre les sons et les émotions, et ainsi partager son art à travers les méandres de son monde indescriptible. Pour ce faire, notre ami se base sur des boucles aux mélodies exotiques et aux rythmes instables. Là-dessus, il tisse une panoplie sonore riche qui nous hisse hors du temps et des vices.
Tout cela (maîtrisé à la perfection) est clairement apprécié au vu des spectateurs happés.
Petits bémols à nos oreilles amatrices de transe : la recherche artistique est nette, et le chapelier ne choisit pas la facilité, mais parfois ses longues montées mériteraient de déboucher sur des rythmes tribaux faciles mais efficaces. Nous en sortirons quelque peu frustrés. De plus, même si le chapelier utilise parfaitement bien les boucles, un sample reste un sample et son utilisation excessive peut rendre l'ensemble redondant et prévisible. Enfin, nous aimerions voir ce que pourrait rendre le chapelier s'il collaborerait avec d'autres artistes (batteur et autres) car cela lui donnerait plus de liberté pour se donner à fond dans chaque "discipline" et explorer d'autant plus chaque univers.
Malgré tout, nous vous conseillons sincèrement cet artiste atypique : à voir, à écouter et à soutenir !

A venir : une interview écrite !


Ours et Capolunik

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