06/02/2012

Portico Quartet à Nantes, Faded Gecko y était.

Samedi 04 Février, 16H (faded.gecko.time) direction Nantes ou se produisaient le soir même les quatre jeunes Londonien du Portico Quartet.
Après avoir erré quelque peu dans la capitale du 44 engourdie par le froid, nous trouvâmes sandwichs, salon de thé (que nous vous conseillons très fortement) avant de nous diriger vers le Pannonica où une équipe chaleureuse nous accueille, et dans quel lieu! Le complexe composé par la salle Paul fort et le Pannonica laisse rêveur, ce dernier est un bar jazzy à la programmation alléchante (dispo ici) et a l'apparence d'un cabaret moderne. Tandis que la salle semble plutôt moderne et est bien équipée, le petit bémol est qu'il n'y à que des places assises, ce qui limite le genre d’événement qui peu s'y produire (pas de POGO!!)

Mais passons maintenant au vif du sujet, l'entrevue avec le Quartet Britannique mais surtout les concerts!
 C'est à la table des stars de la soirée que nous les avons rencontrés entre divers vins et fromage (ce qui doit les changer du traditionnel rosbif pas cuit...)  Malgré leur accent Londonien très prononcé, nous arrivons à comprendre et à nous faire comprendre ce que vous pourrez bien-sur entendre dans l'interview prochainement en ligne pour votre bonheur le plus parfait.

21H FGT le concert d'Oxyd débute et nous prend par surprise, dans notre empressement d'entendre nos voisins d'outre manche, nous avions négligé de nous renseigner sur ce jeune groupe parisien mêlant free jazz à des sonorités psychédéliques écorchées jouant les compositions de leur claviériste. Après être allé plusieurs fois aux soirées du bar de la bascule à Rennes, j'ai retrouvé, dans les sons d'Oxyd, des sonorités me rappelant celles "d'Otto" ou encore de "the winter family"; n'hésitez pas à aller voir nos articles les concernant.
Dès les premières mesures, nous sommes happés par leur musique spontanée et planante. Un batteur faisant corps avec son instrument, est omniprésent, parfois trop... mais très expressif, talentueux, envouté et envoutant. Sur cette base de qualité se greffe une basse, un synthé aux sons allant de la chaleur du jazz à l’agressivité d'une guitare distordue, c'est lui qui le plus souvent teinte l’ensemble d'une touche glauque. Et enfin viennent les cuivres, une trompette et un sax très présents, aux harmonies entremêlées, jouant beaucoup sur la dissonance et nous emportant parfois dans des improvisations déjantées dignes de bons jazzmans. C'est sans aucun doute un groupe à qui le live va particulièrement bien, nous vous invitons donc à le découvrir dans ce cadre.

Après cette belle découverte qui mit nos sens en éveil, nous attendions impatiemment Portico Quartet...
Bien que les talents artistiques de ce groupe et notre rencontre avec ses musiciens nous aient particulièrement enivré, nous avons été interrogatifs dés le début du concert : "Tiens, c'est marrant, je ne m'attendais pas à ça !". En effet, un son totalement différent de leurs premiers albums s'est dégagé de ce concert, qui s'apparentait plus à un set éléctro assez mal maitrisé qu'à la musique (en acoustique) transcendante et légère que nous leur connaissions. Alors que le hang, cet instrument qui faisait leur originalité et sublimait leur musique, est en grande partie sacrifié pour laisser place à un synthé sympa mais loin d'être à la hauteur de l'instrument suisse. Le saxophone lui aussi souffre de l'utilisation de la technologie, on n'entend pas une seule note "authentique" et "vierge" sans qu'elle ne soit modifiée où prolongée par un écho qui rend le son certes planant, mais finalement au combien moins expressif que le jeu naturel. La batterie est sans doute ce qui nous a le plus gêné lors de leur performance. Composée de cymbales acoustiques et du reste électronique, le résultat est vraiment.. décevant. 1/4 des battements ne sont pas calés tellement le percussionniste est affairé à trouver et à moduler son son.. qui pourtant n'a rien exceptionnel et est en tout cas bien trop impersonnel. Seul le contrebassiste a su garder une couleur vive et simple, c'est d’ailleurs lui qui tient la baraque et qui semble le mieux géré la nouveauté qu'il à ajoutée à son instrument: une pédale loop, qui bien que maitrisée n'apporte pas grand chose à leur musique.
Le nom de leur dernier album est "Portico quartet" mais aurait aussi bien pu être: "le Hang résonnera trois fois" (si si il en a quand même joué un peu.) Tellement les instruments sont mis en retraits. Le quatuor à sans doute mis la barre trop haut niveau technique et si des groupes comme high tone, les floyd, chico electrik et bien d'autres ont su allier l’électronique aux instruments pour un résultat tout bonnement ébahissant, il faudra sans doute encore quelques années pour que nos amis trouvent la justesse et la maturité qui leur est actuellement, selon nous, indispensable pour trouver l'équilibre entre technique électronique et instrumentale.
Malgré cette déception, le concert reste d'un niveau rare et les artistes ont une telle complicité que leur perf restera dans nos mémoires de journalistes aigris et sans doute bien trop critique.

Vient une vidéo qui va particulièrement bien avec le sujet du mélange éléctro-musical.
Dans le même registre, on peut entendre Richard Wrigh, le claviériste des pink-floyd, groupe pionnier dans l'utilisation des machines, dire dans le film "live at pompeii" peu après la chanson "carefull with that axe Eugene": "Il y a un réel danger que notre matériel électronique nous domine, c'est déjà arrivé dans le passé mais aujourd'hui on essaie de corriger la situation. C'est vrai que cela me fait peur d'avoir autant de matériel, on peut se cacher derrière(...)"et Watson, le bassiste, de continuer: "maitriser l'électronique ça nous a prit quatre ou cinq ans. On s'est trop compliqué la vie sur scène, ça ressemblait à un laboratoire expérimental."


 Pour revenir à Portico Quartet, on lève tout de même notre chapeau à ces réels artistes qui prennent des risques pour renouveler leur répertoire et élargir leur univers dans une démarche de recherche artistique très intéressante. Groupe à ne pas perdre de vue dans les prochaines années, car viendra le jour où ils se (re)trouveront, et là, ce sera du lourd !!

Interview en Anglais:

Voila la traduction de l'interview, ce n'est pas du mot à mot mais plus comment nous avons ressenti les choses, histoire de vous faire ressentir au mieux l'ambiance et l'état d'esprit des membres du Quartet: 

Quant tu réalise un album, tu joues la musique que tu sens sur le moment, aucun album n’est représentatif de la globalité de l’existence d’un groupe. Sur chaque album, les vies des musiciens changent, et leur musique suit ce changement.

Je crois que tu joues le mieux quand tu ne penses à rien (pour moi en tout cas) il faut juste ressentir les vibrations c’est la meilleure façon de communiquer.
Il est important d’être en communion avec le groupe pour créer un son singulier que l’on transmet aux auditeurs. Si tu penses à ce que t’as fait la nuit dernière ou quoi que ce soit d’autre, t’es pas dedans.
 On se doit de partager notre œuvre, cela est vraiment important. Il faut jouer pour des gens, ça permet de savoir ce que produit ta musique (ton travail) sur eux, surtout quand c’est ce que tu aimes, ce que tu adores faire.
Nous aimons et écoutons beaucoup des choses comme Radiohead. Sur les deux premiers albums l’influence jazz est très importante tandis que sur le dernier est plus teinté de musique électronique
J’aimerais jouer pour plus de personne et de refaire un album cette année ça serait génial! Mais il est difficile  de trouver l’inspiration en tournée, parce que tu es sans cesse entrain rejouer la même musique alors que tu es toujours entrain de changer.
L’avenir est très ouvert, nous aimerions jouer avec de nouveaux artistes car ça fait toujours progresser et pourquoi ne pas intégrer une partie vocale dans le groupe.  


Capolunik & Ours pour Faded Gecko.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire