15/05/2012

Review Andel'IR

Salut les aminches! Alors comme votre bon vieux lézard a plus d'un tour dans son sac (et que le reportage dans des conditions extrêmes est loin de l'effrayer), il a finalement réussi à s'envoler direction Andel, Côtes d'Armor, à l'occasion du festival Andel'ir, qui tel une météorite sonore vint secouer chaque année cette charmante bourgade quasi-côtière de quelques centaines d'âmes. 

Mais lisez plutôt: 28 avril. Alors qu'une poignée de crétins se crêpe le chignon pour la présidence, vos envoyés spéciaux du gecko, bien loin de ces basses considérations politicardes, bravent la pluie glacée et une gueule de bois de tous les diables pour atterrir à la tombée de la nuit dans la Bretagne profonde. Première prise de contact avec les autochtones, repérages et interview de Hilight Tribe avant de se rendre sur le site. 

 S'en suit l'offensive: n'écoutant que leur courage et leur sens du devoir, procédant à la technique dite "de l'immersion" (technique bien connue des reporters du gecko consistant en une immersion préalable du foie avant de livrer la bataille du journalisme culturel), vos mélomaniaques serviteurs passent à l'assaut sur le groove des australiens Black Seeds qui leur enchaînent les uppercuts sonores, alliant avec virtuosité la force tranquille du reggae à l'énergie dévastatrice de la funk. Ne pas se fier à leur allure de blanc-becs sous peine d'y laisser des molaires, le lézard en a fait les frais et c'est plus décoloré que jamais qu'il tente d'atteindre le bar pour reprendre ses esprits. Putain ça décoiffe! Pur et consistant, une bonne claque cuivrée et un son qui remonte aux racines, on demanderait volontiers une deuxième ration de graines noires, mais voilà que déjà sonne la cloche du deuxième round.

Et là, ça rigole plus. Débarquent cinq furieux en trance (acoustique, bien sûr) qui vont nous enchaîner -et se déchaîner- sur leurs sonorités ethnico-électroniques plus d'une heure durant. La bataille fait rage et ils sont sans pitié. C'est Hilight Tribe qui vient de monter sur scène, et qui, tels des gourous hallucinés hypnotisent le public transporté bien loin d'Andel, dans un voyage sonore fascinant et coloré. Que dire de plus sur ce groupe mythique de la scène française? Force est de constater que sur scène, c'est le grand jeu, et même si on peut avoir du mal à supporter les bonshommes (un peu démago, peut-être?), leur son les rachète: brut, multicolore, puissant, la natural trance a de beaux jours devant elle (cf interview Hilight Tribe). Lessivé, transpirant, les yeux exorbités, le lézard tente péniblement de se relever de la gifle et rampe laborieusement vers la terre promise : le chapiteau des saucisses, où il trouvera de quoi se remettre de ses émotions.

Quatre merguez plus tard, nous revoilà sur pieds et prêts à se replonger dans la foule andel'ir pour le round final: Les Hurlement d'Léo retentissent déjà dans la campagne costarmoricaine lorsque vos serviteurs rejoignent le chapiteau central sous le crachin et dans la boue, mais le coeur et les oreilles bien au chaud. L'octuplade d'allumés est déjà en marche sous vos yeux ébahis, nos punks troubadours distillant une musique diaboliquement belle et salement vivante, des hurlements qui font pleurer de tristesse, de joie, des deux à la fois, transpercent la peau et font chavirer les coeurs, même des plus endurcis des lézards. Et voilà, ceux là ils nous ont eu par les sentiments, à coup de contrebasses languissantes et d'accordéons larmoyants, appuyés par une batterie terrible, des tartines de trombones et des saxophones qui hurlent à la lune, mon dieu que c'est beau et chaud. Un dernier verre au bar et le lézard va tranquillement se coucher, la tête dans les étoiles et les yeux qui brillent. A l'année prochaine! Heureusement qu'il y a des gens qui nous organisent de belles choses comme ça pour nous sortir de ce monde de brutes, ça fait du bien à l'âme et aux oreilles. Vivent les festivals campagnards!

Mc Caron

1 commentaire:

  1. J'arrive pas à trouver l'interview.
    Et sinon: j'aurais pas fait mieux ;)

    Des bisous. Lisa

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