08/11/2011

We've met Ben Patterson !

Errant dans les couloirs de la faculté Rennes 2 à la recherche d'un avenir incertain, c'est par hasard que nous nous sommes retrouvé à la performance de Ben Patterson. Cet artiste m'était encore inconnu et c'est donc sans aucun a priori que nous avons pu découvrir son travail. Notons, biensur, que c'est grâce au Cabinet du Livre d'Artiste que tout ceci a pu être possible. Pour ceux qui ne le savent pas, le Cabinet est un lieu d'exposition et de lecture d'art qui se situe à Rennes 2 donc. 
A notre arriver, la salle est encore vide et seul un vieillard semble préparer quelque chose avec des objets plus ou moins insolite, un mixer, des roses, des rouleaux de papiers, un quadrillage est même installé au sol comme un échiquier géant. Bref, c'est encore impossible pour nous de mettre en lien tous ces éléments. «  Mais que va-t-il donc se passer ? » (ou pour les bilingues BUTWHATTHEFUCKISGOINGTOHAPPENNOW ? ). 

La performance commence plus comme une conférence ou Bertrand Clavez nous explique la biographie de ce cher Ben Patterson. On y apprend qu'il était premier contrebassiste de l'orchestre philharmonique d’Amérique dans les années 50-60 puis il s'exilera à Cologne afin d'être actif sur la scène musicale contemporaine radicale. Il participera au premier festival Fluxus à Wiesbaden (1962) notamment.

S'en suit alors un public sceptique qui ne pose pas vraiment de question, sont-il tous eux aussi de complet ignorant de son travail ?...Peut être aurait il fallut procéder à l'interrogatoire après les performances, cela aurait sûrement été plus productif. Seul quelque énergumène se lance dans un anglais approximatif, mais nous n'en tirerons pas grand-choses.

On entre enfin(!) dans le vif du sujet en commençant par un grand classique : l'Opéra Carmen ! 
Sachez-le, lorsque c'est Monsieur Patterson qui est au commande, ça n'a plus rien de classique, croyez moi ! Ben va nous faire un remix de l'Opéra à sa sauce et il a sa propre recette : un véritable mixer et un dosage unique, moitié eau, moitié rhum et une once de poésie. Une palanquée d'assistant s'avance donc un à un sur la musique, une rose en bouche et la dépose dans le mixer qui les broient au rythme de l'Opéra. Au final Ben va boire le fruit de son travail en prenant tout son temps, salut du public et rideau ! Hum. Intrigant. On aurait aimé goûter en tout cas ! (ne serait ce que pour le rhum... eux, la rose, c'est la rose l'important. )

S'en suit une série de lecture de poème nous invitant à nous remémorer des saveurs, des goûts et des concepts abstrait comme pour nous forcer à sonder notre propre inconscient. Un autre de ces poèmes nous refait découvrir le concept même de la marche en le décomposant au maximum. Puis en nous invitant à le recomposer de plus en plus rapidement jusqu'à que ce soit redevenu naturels. Cela en laissera certain dubitatif, d'autres trouveront ça complètement génial, j'avoue que je fais partie de la seconde catégorie.

La troisième performance s'intitule la marre. Huit assistant se place autour du quadrillage installé au milieu de la salle et lance tour à tour des grenouilles mécaniques dessus. Celle-ci se déplace donc de manière aléatoire et les assistants réagisse en scandant des phrases contextuelles qu'on a l'habitude d'entendre tous les jours. Ces « Pourquoi » «  Bien sûr » «  Que fait il ? » « Attention » se mêle ainsi les uns aux autres en suivant le modèle aléatoire instauré par les grenouilles. C'est pour moi  le reflet des questionnements sans fin que nous pouvons entendre chaque jour de notre vie.

370 FLIES fut sa performance qui m'a le moins touché, peut être car le texte qu'il est censé réciter, pour des raisons techniques du a son noble âge, était enregistré au préalable. Dommage. 
La suite m'a beaucoup plu, ça s’appelait PAPER, et ça consistait en un grand défouloire ou tout le monde déchire du papier et fait explosé des sacs. Sympathique. Comme dans le reste de ces œuvres, le public se doit de participer ( il y est fortement convié en tout cas ! ).  Pendant ce temps la Ben Patterson procède à une autre performance qu'il a fusionner avec PAPER pour le coup. Il joue du synthé avec une pédale loop, mais pas n'importe quelle musique. Il exécute les mélodies correspondant  aux initiales de ses amis en morses. C'est conceptuel, certes, le résultat est intéressant surtout vers la fin quand toutes les mélodies se superposent et résonnent les unes avec les autres.

Comme tout bon artiste, Ben nous garde le meilleur pour la fin, Après avoir installé un joli parterre de fleur et tamisé les lumières, il projette une texture à l'écran : du plâtre en gros plan. (Ouai. Ok. ). Rentré du maestro sur scène accompagné d'une charmante jeune fille qu'il déshabille devant nous et installe allongé sur une table tel une statue. Notre serviteur sort alors deux gros pot de chantier et se met à badigeonner la jolie à la truelle, Carrément. Tel médusa, il l'a transforme en pierre devant nos yeux. Enfin c'est ce que nous pensions jusqu'à ce qu'il se mette à distribuer des baguettes chinoises afin que l'on aille goûter la jeune fille, tout simplement. Et si vous vous posez la question, oui, elle avait bon goût, le goût de la chantilly, assurément ! 

Ben Patterson surprend par ces performances, certes beaucoup plus conceptuelles qu'esthétique, on aime ou on aime pas, mais on  ne peut rester indifférent !

WASHE.

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