05/09/2012

Gecko à Aurillac épisode deux

Voici un autre échange que nous avons eu, cette fois-ci avec les Five Foot Fingers, artistes au spectacle bien particulier alternant entre voltige et humour. Je vous conseille de consulter leur site pour en savoir plus.

Retournons quelques jours en arrière, disons entre le 22 et le 25 Août, soit en plein dans le festival d'Aurillac.
Il est 16h05 dans le parc des Carmes, et un peu en-dessous du fameux séquoia qui orne l'espace vert, plusieurs centaines de festivaliers sont rassemblés sous le soleil brûlant du Cantal. Une bonne moitié d'entre eux ne verront rien au show et ça, ils ne le savent pas encore. Mais pourquoi restent-ils là? Alors que les graviers leur font souffrir le derrière et que partout en ville des centaines d'artistes proposent des spectacles de qualité ? C'est là le miracle du festival et le bouche-à-oreille qui fait son office, les Five Foot Fingers débutent leur spectacle dans 15 minutes, pour l'heure nos héros rasent les barbes de certains festivaliers téméraires parés à passer comme leur idole, du coté 80' de la mode (moustache bien entendu).

- Le spectacle est sur le point de débuter, le public est venu en nombre, quelles sont alors vos impressions : envie de foncer sur scène, stress qui monte, plaisir?

Plaisir plaisir plaisir,  le spectacle ne dure qu'une heure alors il faut en profiter. Il y a beaucoup de travail en amont, d'entrainement, création, administration, organisation qui dure presque tout le temps (nous sommes une compagnie autonome alors nous sommes nos propres patrons, si l'on veut que ça avance on doit pousser). Alors quand c'est l'heure du spectacle, c'est pas le moment de se prendre la tête, on partage, et nous n'avons plus qu'à nous éclater.

Ça y est, les cinq playboys sont dans l'arène devant une foule enthousiaste, il s'agit maintenant d'assurer.

- Vous dites sur votre site que vous avez adoré le festival l'année passée (où j'avais déjà eu l'occasion de vous voir) : pourquoi ce lieu ? Cette ambiance vous a t-elle particulièrement marqués ? Et qu'en avez-vous pensé cette année?

Aurillac est un festival de théâtre de rue particulier, il y a beaucoup de monde et beaucoup de spectacles, l'ambiance est très festive, les gens viennent pour la plupart pour passer du bon temps, c'est là que nous intervenons. Notre spectacle n'a pas une vocation très philosophique (même si nous revendiquons des choses), on vient pour se marrer et faire marrer les gens. Et puis pendant 4 jours on peut jouer devant un public très nombreux, essayer des nouveaux trucs, rencontrer des professionnels...
L'année dernière c'était spécial pour nous, nous débutions dans le milieu, avions tout à prouver et nous ne nous attendions pas à avoir autant de public et un tel accueil. Cette année nous étions attendus par certains (même sous la pluie le dernier jour) alors on se devait d'assurer et on attendait ça avec impatience.
Le spectacle est maintenant bien avancé, les festivaliers ne saisissant pas le second degré ou étant fatigués de rester assis et de ne rien voir sont partis (une dizaine sur... beaucoup !), pour les autres la mayo a pris et, entre humour et voltige, le quintet à moustache remplit sa tâche.

-D'où vous viennent ces idées de mise en scène ? Parlez nous un peu de votre rencontre, de l'histoire des FFF.
La mise en scène est collective, nous nous connaissons maintenant depuis 10 ans, et on a gardé le contact même si on ne travaillait pas ensemble. 
Le spectacle touche à sa fin, les applaudissements retentissent et c'est maintenant aux festivaliers de se bouger et, suivant les indications des artistes, ils forment une crête géante en l'honneur des punks à chiens peuplant les rues d'Aurillac durant la longueur du festival (si vous pouvez nous envoyer la photo !).

- Le spectacle finit. Quels sentiments dominent en vous ? Aurillac semble être un lieu privilégié de partage entre artistes et publics, que pensez-vous (en bref) de la condition des artistes aujourd'hui ?

Le spectacle fini, on a envie de continuer à partager avec le public en l'invitant à venir discuter, prendre des photos ou un petit coup (à boire bien sûr). On aurait envie de continuer encore et encore, de mettre de la musique à fond et que tout le monde danse sans se prendre la tête. Un partage d'énergie. C'est ce que l'on aime dans la rue, la proximité avec les gens, c'est ça qui nous fait avancer.

Merci d'avoir pris le temps de nous répondre, vous pouvez repartir la moustache haute car vous nous avez comblés comme vous avez charmé des milliers de festivaliers, bon vent à vous !

Ours


Entre nombre déambulations et divagations, le Gecko s'est entre autre retrouvé bluffé par un artiste.
L'homme se fait appeler Socrate. Du théâtre de Caniveau par un poivrot en haillons. Le spectacle ne plaît pas à tout le monde. Il faut dire qu'il est clairement corrosif, et l'individu se joue des tensions qu'il peut créer avec le public. Il ne prend aucune pincette pour délivrer son message, et le rôle du mec bourré lui laisse toute la liberté nécessaire. C'est incisif et sans concessions, mais qu'est-ce qu'on se marre ! Les registres s'enchaînent, sur un ton assez sarcastique. Alors que certains quittent l'audience en criant leur indignation, les autres restent scotchés à ses pérégrinations. Tantôt magicien, chanteur ou conseiller en gestion des achats en grandes surfaces, Socrate se renouvelle tout au long de son spectacle en gardant cependant une ligne directrice qui maintient la cohérence.
Socrate dans son spectacle Sam Suffi, à voir dès que possible !
Jokoko

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